J’ ai, depuis longtemps, comme je l’ ai expliqué dans un précédent article sur Lightroom, créé mes propres settings qui servent de base à mon travail.
Ces settings donneront l’ orientation générale du « style » de l’ image: je leur donne une forte ressemblance aux films argentiques avec lesquels j’ ai eu l’ habitude de travailler. Donc ne vous étonnez pas de retrouver des couleurs fortes, claquantes et des ombres bien marquées pour mes photos couleurs, mes références dans ce domaine étant les films dia Kodachrome et Velvia.
En ce qui concerne le noir et blanc, je travaille d’ une façon différente, plus en fonction du type de lumière au moment de la prise de vues et de l’ environnement: j’ adaptais mes procédures de développement à la lumière existante au moment de la prise de vues.
Ma philosophie, un bien grand mot, du travail avec Lightroom est presque identique à celle du travail avec des films argentiques, donc en deux temps; en travaillant avec ceux-ci, le choix était lié aux contraintes de la prise de vue: la lumière pour la sensibilité puis le contraste de la pellicule, le type de colorimétrie pour les films couleurs, certains étant plus dédiés aux paysage et d’ autres à la photo de mode pour leur rendu de la peau. Sans parler du choix négatif/dia suivant l’ époque et la nécessité de sortir cette photo sur le papier d’ un magazine de mode.
Ensuite venait le développement des films argentiques: si celui des films couleur, négatif ou dia, n’ appréciaient pas vraiment les fantaisies permises avec les films noir et blanc, essentiellement à cause de la balance des couleurs, j’ avais, pour les films noir et blanc, différentes procédures de développement en fonction d’ un certain nombre de paramètres, le premier étant celui de « pousser » l’ HP5, le deuxième étant d’ améliorer le contraste pour ce même film un peu mou à mon goût, ou d’ augmenter le contraste local en diluant mes chimies tout en augmentant sérieusement les temps de développement. Ce dernier procédé permettait d’ accentuer la sensation de netteté en rendant plus nette les variations d’ à plat dans les gris.
Un peu comme en utilisant les outils « clarté » et « texture ».
Cette première étape est liée à mes settings Lightroom qui représentent les comportements de ces films ainsi que ce qu’ il était possible d’ en tirer lors du développement.
A l’ époque, si je donnais mes films couleurs à un labo pro bien connu de Bruxelles, je développais, dans ma cave, tous mes films noir et blanc, ce qui, au fil du temps en a fait une sacrée collection.
L’ étape suivante était celle du tirage papier. Donc l’ étape suivante avecLightroom consiste en une sorte de “tirage” numérique.
Si j’ ai passé de nombreuses heures dans ma cave pour tirer mes photos noir et blanc, j’ ai donné à l’ extérieur les tirages à réaliser en couleur: que ce soit la dia ou le négatif, ces procédures de tirages étaient au dèlà de mes capacités, moins en terme de compétences que de matériel, trop onéreux à mon goût.
Dans le cas du travail sous lightroom, une fois le traitement purement de développement effectué, les fameux settings, je m’ attaque au tirage proprement dit, c’ est à dire ce qui se passait sous l’ agrandisseur,
Je commence par définir le temps de pose pour obtenir une photo équilibré, des noirs marqués, des hautes lumières définies et une large gamme de “gris”(*), via le curseur “exposition”.
Viennent ensuite les masquages pour récupérer des détails dans les hautes lumières et les ombres effectués avec l’ outil pinceau.
Les autres outils dont j’ use sans modération sont le filtre dégradé afin de rendre de la consistance au ciel et ses nuages ainsi que l’ outil filtre radial, pour “fermer” une image.
(*)Cette notion de “gamme de gris” vient évidemment du laboratoire argentique noir et blanc, mais je l’ ai étendue au travail sur mes photos couleurs.