Ma période “médiévale” commença un jour ensoleillé de printemps, ce qui était, à l’ époque, assez rare dans nos contrées, en l’ an de grâce 2013.
Depuis lors, elle a généré d’ autres addictions comme ma passion pour les épées et le cuir.
Le marché médiéval d’ Etterbeek se tenait, jusqu’ alors, en d’ autres lieux, mais, cette année là, il tint ses assises au parc du Cinquantenaire de Bruxelles.
Juste à côté de ma porte et un jour de soleil. Imaginez ma tentation!
J’ y ai passé les trois jours et ai découvert un monde dont je ne connaissais pas l’ existence, des gens que je pourrais qualifier d’ hors normes, passionnés par un style de vie bien différent du “métro, boulot, dodo”.
Depuis, j’ ai découvert bien d’ autres marché médiévaux et, surtout, la signification profonde de l’ expression “reconstitution médiévale” qui va bien au delà de ce que j’ ai trouvé au marché médiéval d’ Etterbeek, qui est essentiellement commercial.
J’ ai également appris, au sujet d’ un campement, la volatilité des réputations de ceux-ci qui, suite à une décision malencontreuse des organisateurs, peuvent perdre en une année, la plus grande partie des compagnies médiévales qui en faisait tout l’ attrait.
Il y a deux grande catégories de fêtes médiévales: les marchés, comme leur nom l’ indique, sont essentiellement à but commercial, et les campements à vocation d’ espaces de reconstitution de ce qui se faisait à une époque donnée. Ma préférence va à ces derniers, plus intéressants du point de vue du photographe.
Pour organiser un campement, vous avez besoin de “compagnies”. Ces dernières sont des associations, généralement de type ASBL, qui sont composées de férus, j’ ai failli écrire “grands malades”, de l’ histoire de l’époque médiévale. Et, bien souvent, d’ une période bien précise du moyen âge, celui-ci s’ étendant, à la grosse louche, sur un millénaire. En général, ils choisissent une histoire, dans l’ Histoire, ayant existé et partent de ces évènements du passé pour recréer les vêtements, armes, armures, mobilier, tentes, cuisine, autant en terme d’ installation que de nourriture, pour offrir aux badauds, une forme de reproduction la plus proche possible de l’ histoiredont ils sont porteurs. Et pour ce faire, ils n’ hésitent pas à sacrifier leurs week-end d’ hiver, ceux de la belle saison étant déjà pris par les campements, pour coudre des vêtements médiévaux, travailler le bois et le cuir,… .
Cette passion peut parfois mener très loin, jusqu’ à la création d’ une chaîne YouTube pour parler de sa passion. Et on va encore plus loin en se demandant si, par exemple, un couteau en silex est une légende urbaine ou une réalité. Et donc tente d’ en créer un. Cela s’ appelle de l’ archéologie expérimentale.
Et, jusqu’ ici, je n’ ai parlé que des campements médiévaux accessibles au public. Car, comme toute forme d’ évènements qui se respecte, il y a également une partie “off”, réservées aux seuls initiés, se déroulant dans des zones privées, loin de la foule, ces reconstituteurs médiévaux se rassemblant alors juste pour le plaisir et échanger sur des techniques redécouvertes, et datant d’ il y a quelques centaine d’ années, même si, certaines ont peu changé au cours de l’ histoire. Je pense au travail du cuir qui a peu changé depuis le moyen âge. Il est juste devenu moins pénible, en ce qui concerne le tannage. Mais je m’ égare. Le _week-end médiéval _auquel j’ ai participé a été créé pour mettre en avant le monde paysan, bien souvent les grands oubliés des _compagnies médiévales qui préfèrent l’ aspect militaire, bien plus spectaculaire.
Autour du noyau dur des reconstituteurs, gravitent des artisans, forgerons fabricants d’ épées, couturières pour les vêtements, maroquiniers médiévaux, cordonniers spécialistes du médiéval,… qui achèvent de donner cette ambiance si particulière des campements.
Il existe également une autre sorte de reconstitution, certes moins connue, mais nécessaire dans un milieu ou l’ on porte l’ épée: les membres des AMHE, ou Art Martial Historique Européens.
A la différence des membres des compagnies, ils sont organisés dans des structures de clubs de sport, se retrouvant plusieurs fois par semaine, pour pratiquer et apprendre à manier l’ épée. Parmi ceux-ci, il y a plusieurs écoles se basant sur des traités d’ escrime remontant souvent au bas moyen-âge, ou à la Renaissance pour les plus récents. L’ école, ou méthode, la plus répandue en Belgique est une méthode Allemande, avec, en deuxième position, la Verdadera Destreza, méthode Espagnole plus tardive puisque de la Renaissance.
Cette « Période Médiévale » continue encore de nos jours, avec une variante: la visite des châteaux forts, dont je vous raconterai un jour l’ histoire