Valencia est une ville de lumière et de contrastes.
Ici, la mer n’est jamais loin, mais c’est la lumière qui domine, celle qui glisse sur les murs ocre, se reflète dans les vitres, s’éparpille sur les pavés du Jardín del Turia.
Entre modernité et mémoire, la ville se déploie comme un théâtre où chaque heure change le décor.
Le matin, les ombres sont nettes ; à midi, tout s’efface ; le soir, la pierre reprend la couleur du sel.
Marcher à Valencia, c’est traverser plusieurs temps à la fois.
Les ruelles de la vieille ville gardent la trace du passé — portes sculptées, murs patinés, façades silencieuses — tandis que la Cité des Arts et des Sciences ouvre la perspective vers un futur de verre et de courbes.
Entre ces deux mondes, le Turia trace sa ligne verte, ancienne rivière devenue parc, espace de pause et de respiration.
La photographie y trouve son terrain d’équilibre : une ville ouverte, claire, changeante, où la lumière compose sans cesse de nouveaux reliefs.
Valencia est aussi une ville de mouvement.
Ses fêtes, ses Fallas, la musique, les cortèges et les défilés ramènent la foule dans la rue.
Mais même dans la ferveur, la lumière reste souveraine : elle enveloppe les visages, traverse la fumée, joue avec les couleurs.
Rien n’est jamais figé ; tout oscille entre éclat et effacement.
Pour le photographe, c’est un lieu de patience.
La lumière du sud y est directe, parfois impitoyable, mais c’est d’elle que naît la justesse.
Valencia n’est pas seulement un sujet ; c’est une école du regard.
Elle apprend à attendre l’instant où la clarté devient forme, où le banal devient image.
Sous son ciel immobile, tout se transforme : la ville, la mer, et même la mémoire.