Les lieux où j' ai promené mon appareil photo: Valencia
Les photos: Valencia
Valencia est une ville qui se traverse à pied comme on feuillette un carnet de repérages. Au fil des heures, la lumière méditerranéenne bascule d’un blond discret à des ombres nettes, révélant des géométries urbaines que l’on ne voit qu’ici. Entre la vieille ville et la ville moderne, la matière première du regard change : pierres chaudes, azulejos écaillés, béton blanc tiré au cordeau, lignes tendues vers le ciel. C’est cette tension — entre héritage et futur — qui fait le rythme de mes images.
Le Jardin del Turia, ancien lit de fleuve transformé en parc, agit comme un long studio à ciel ouvert. Le matin, la végétation diffuse un voile souple ; en fin d’après-midi, les passerelles tracent des diagonales franches. En amont, le parc de Capçalera ouvre la perspective et ralentit le pas ; on y compose avec des plans larges, de l’eau et des silhouettes minuscules. À l’autre extrémité, la Cité des Arts et des Sciences impose son vocabulaire : coques blanches, reflets, répétitions. Ici, les cadrages serrés flirtent avec l’abstraction, tandis que les reflets livrent un deuxième tableau, inversé.
Dans la vieille ville, je cherche des rencontres de textures : un angle usé, une façade en demi-teinte, une place où le soleil découpe des îlots de clarté. La ville moderne convoque plutôt la ligne et la cadence — façades de verre, ombres portées, piétons en contre-jour. Au bord de mer, la palette s’éclaircit : brume salée à l’aube, contrastes francs quand le soleil monte, plages graphiques prises au téléobjectif.
Cette taxonomie « Valencia » regroupe l’ensemble de ces terrains de prise de vue — parcs, architectures, rivage — pour offrir un parcours cohérent. Elle n’est pas un guide touristique mais un fil conducteur pour la photographie : comment la ville sculpte la lumière, et comment la lumière recompose la ville. Chaque sous-lieu décline ce principe avec ses propres contraintes de cadrage et ses heures favorables. Valencia, au final, est moins un décor qu’un laboratoire de contrastes où « ombres et lumières » prennent toute leur portée.





















